Par les libraires Fnac

extrait du Guide Polar

Entre romans noirs teintés de gouaille populaire et atmosphères propres au Paris de la Belle Epoque, comme au cinéma dit de « qualité française », les romans de Patrick Pécherot proposent un savant cocktail de références politiques et de savoureuse nostalgie.

Le Montmartre artistique et populaire des années 1920, les milieux libertaires, l’univers des romans noirs de Léo Malet…Patrick Pécherot écrit à partir d’évènements ou de souvenirs emmagasinés, mûris au fil du temps, dont il s’efforce de

restituer les atmosphères davantage que la pointilleuse réalité. Pour cet écrivain que d’aucuns n’ont pas hésité à qualifier de nostalgique, ce dont il s’est, soit dit en passant, toujours défendu, le plus important n’est pas tant que le contexte soit irréprochablement juste, mais bien que le climat soit au rendez-vous. Né en 1953 à Courbevoie, Patrick Pécherot a exercé de nombreux métiers, en particulier dans le secteur de la protection sociale. Syndicaliste militant, il a exercé différentes responsabilités à la CFDT, à commencer par le poste de rédacteur en chef de l’hebdomadaire Syndicalisme hebdo. Ses principales références sont Jean Amila (« Meckert-Amila, l’orphelinat à l’âge des jeux, l’usine à la sortie, les mains noires, la résistance quand d’autres se taisent et l’anonymat quand ils se pavanent. Avec lui, le roman noir a rejoint le roman prolétarien ») et Didier Daeninckx (« les bouquins de Daeninckx sont comme ces voix qui n’ont nul besoin de chambre d’écho pour résonner »), romanciers contestataires dont il se réclame, mais aussi Raymond Chandler (« avec Dashiell Hammett, il a sorti le roman policier des salons pour le plonger dans le ruisseau »), Léo Malet (« après Sue, Ponson du Terrail, Zévaco, Leroux, Souvestre et Alain, il est le dernier à avoir créé un héros légendaire ») et Georges Simenon (« l’efficacité du mot juste à la bonne place » ). Entré dans la prestigieuse Série Noire des éditions Gallimard en 1996 avec Tiuraï, son premier roman, il enchaîne avec Terminus nuit (1998) et Les brouillards de la Butte (2001) pour lequel il obtient le Grand prix de littérature policière. Il poursuit sur sa lancée en publiant Belleville-Barcelone (2003) et Boulevard des Branques (2005), signe entre-temps quelques bandes dessinées avec Jeff Pourquié (Des méduses plein la tête, Ciao Pékin, Vague à lame, Casterman) ainsi qu’un roman destiné à la jeunesse (Le voyage de Phil, dans la collection Souris noire des éditions Syros). Avec cette œuvre foisonnant d’archétypes finement travaillés, dans laquelle les valeurs de la société apparaissent comme totalement corrompues et où la réflexion politique n’est jamais absente, Patrick Pécherot s’impose assurément comme l’un des romanciers français les plus singuliers et les plus attachants de ces dernières années.