– Où est donc passé le mystérieux Dana, disparu depuis le meurtre d’un brave type assassiné pendant l’insurrection de la Commune de Paris ? Marceau, qui fréquentait la même bande libertaire que Dana, est obsédé par l’énigme et s’acharne à retrouver le fuyard, en Amérique s’il le faut. De tristes chimères surgiront... Dana, personnage-Arlésienne, est le prétexte à une évocation historique remarquable de la Commune mouchetée de fiction. On croise Louise Michel, Courbet, Verlaine, |ules Vallès et même Buffalo Bill et Pathé (car le cinématographe pointe)... L’auteur raconte au ras des pavés en barricades, au plus près du populo, en une mosaique - parfois déroutante - de courts chapitres. Il séduit non par le scénario mais par l’écriture, le sens de la formule, du portrait, des ambiances dans Paris à l’heure du conflit contre la Prusse puis de la guerre civile : Paris révolté, assiégé, mangeur de rats, ensanglanté de « bouillasse rouge ». C’est mené avec vigueur, enlevé avec talent...
Jacques Bertho