[...] Que reste-t-il de Brest ? Que reste-t-il de toi, Barbara ?
J’ai remonté la rue de Siam, je ne t’ai pas trouvée. Où était le porche sous lequel ton amoureux t’attendait ? J’entends encore le bruit de la pluie sur ton ciré. Tu ne t’en souviens pas ? Essaie Barbara, un ciré gris. Il épousait ton corps en craquant doucement à la mode des cirés. Il ressemblait à celui de Michèle Morgan dans ce bistrot humide du Quai des brumes. Oui, je sais, ce quai là était au Havre. Qu’importe. Les grands ports se ressemblent quand les cargos s’y abandonnent aux filins des palans. Tout y est balancement. Jusqu’à la démarche des marins touchant terre. Celle des filles chaloupant sous les quinquets des bouges et les halos des réverbères. Jusqu’aux pas hésitants des marsouins en bordée...