– Dans le Paris populaire des années 20, lorsqu’on n’a pas de sous, il faut avoir des idées. Le jeune Pipette et ses acolytes n’en manquent pas. L’intrigue s’ouvre sur le cadavre d’un dénommé Rouleau que les compères découvrent dans le coffre-fort d’un compte qu’ils se seraient bien passer de cambrioler. Dans un premier temps, du moins, car ces mauvais garçons y voient bientôt l’occasion de faire chanter un aristocrate industriel aux occupations plus que douteuses. De maisons bourgeoises en tripots malfamés, le jeune gavroche et sa bande de petits malfrats anarchistes tentent d’éclaircir une affaire aux implications aussi inextricables que les rues de Montmartre. Ils en viennent à bout cependant, grâce à la complicité d’une petite bonne affriolante et d’un certain André Breton, rencontré dans un cabaret animé. Tandis que le fil narratif se noue entre le Sacré-Cœur et la place de Clichy, on retrouve toute l’effervescence et la splendeur d’un Paris pittoresque et à jamais révolu. Le Paris populaire et ouvrier d’un 18e où les chiffonniers et receleurs en tout genre déclinent leurs menus larcins avec humour et joie. Sur fond de revendications sociales et de révolution surréaliste, Patrick Pécherot nous dépeint une génération d’après guerre qui dénombre ses estropiés et se rallie à la cause de Sacco et Vanzetti. Dans ce troisième roman, l’auteur s’inspire librement de Léo Malet et de son mythique Nestor Burma. La langue limpide et colorée fleurit en expressions argotiques du titi parigot. D’où l’intérêt du voyage.
© Margot Razafine, A nous Paris