Préfacée par Didier Daeninckx, l’édition de Tiuraï en Folio policier donne une nouvelle actualité à un titre devenu introuvable. Premier roman de l’auteur des Brouillards de la Butte et de Belleville Barcelone, ce polar made in Tahiti, écrivait en son temps le Dauphiné, « se nourrit des récents évènements qui ont bouleversé l’île, n’a absolument rien à voir avec les dépliants des agences de voyage vantant les îles paradisiaques, les plages de sable fin, la silhouette gracieuse des cocotiers décoiffés par la brise. »
Récents, les « évènements » le sont évidemment moins, huit ans après la première édition de Tiuraï en Série Noire. Actuels, ils le demeurent pourtant singulièrement. Les turbulences de la politique polynésienne et les procès intentés à la France par les "irradiés de l’atome" rappellent que le rideau de fleurs masque toujours cet « enfer du décor » qu’évoquait Ouest France à propos de Tiuraï.
« Sous le ciel toujours bleu de Tahiti, entre les pirogues et les colliers de fleurs pour adeptes du Club Med, on peut trouver de quoi s’angoisser un peu et mourir par excès de curiosité », écrivait, à la sortie du livre, Christine Ferniot dans le magazine (A Suivre). En 2005, comme un étrange écho, la relance de l’enquête sur le meurtre - jamais élucidé - d’un journaliste tahitien trop curieux, témoigne une fois encore qu’en matière de polar, la réalité rejoint la fiction.
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