"L’âme toute rongée par de foties idées"
Depuis ses livres édités dans la Série Noire, on savait Patrick Pécherot passionné par le roman plus ou moins policier, plus ou moins noir, mais souvent avec un arrière-plan historique. Cette fois-ci, Pécherot nous entraîne dans l’intimité d’André Soudy, "petit bandit au gros chagrin", un des comparses de Jules, de Raymond, dit "La science", d’Octave et de Victor, de Rirette, c’était la bande à Bonnot. Des anarchistes qui manient l’arme à feu, dévalisent les banques mais sont attachants parce qu’en ces années du début du XXème siècle, ils ont "le coeur gros comme ça, comme aurait dit Ferré. Certains sont morts tirés par les flics, d’autres, comme André, sous "cette saloperie de guillotine" . André le tubard, André qui n’avait pas de sang sur les mains, André, l’homme à la carabine. Pécherot a une tendresse pour ces gens-là. Une tendresse qu’on peut partager avec son allusion à Brassens qui "contre les cognes réconcilie tout le monde. Un beau livre dans le style des romans populaires où l’on ne s’encombre pas de grandes phrases ronflantes, mais de beaux sentiments.
© Henri Israël, CFDT Magazine