Petit éloge des coins de rue

- 2012 -

" Vous savez, vous, que la rue existe par ceux qui la vivent. Par leur présence, leur passage, leur empreinte. Le tracé le plus raide, le béton le plus dur, l’esplanade la plus carrée, se transforment parce qu’un pékin s’y est posé. Vraiment posé. Le temps d’une cigarette, d’un coup d’oeil, d’un sandwich. Le coin de rue naît du geste. Simple, évident, quotidien. "



Béton et pavés

Puteaux. Il y a Cahuzac, le boucher, dont la mère tient la caisse, et le commis plutôt mal la bouteille. Il y a Détournay, le fromager, madame Delépine, la tripière et son étal qui évoque une table de dissection. Madame Turquetil, marchande de radios, lampes à pieds, suspensions, ampoules, tourne-disques et microsillons. Il y a les Conjour, épiciers crémiers dont la boutique, « ma ferme », évoque un passé rural, et le lait en bidon une chanson de Charles Trenet...